Apeirogon, des oiseaux et des murs

 

1

« La signification pour Anaximandre du mot apeirogon [en grec dans le texte] a soulevé et soulève encore beaucoup de polémiques parmi les savants modernes, et jusqu’à présent l’interprétation de ce terme n’est pas définitivement assurée. Il se pose entre autres les trois problèmes suivants : 1) l’apeirogon est-il un mélange de différents éléments, ou bien quelque chose d’intermédiaire entre l’air et l’eau ? 2) Est-ce quelque chose de spatialement fini, ou de spatialement infini ? 3) Est-il qualitativement déterminé, ou bien qualitativement indéterminé ? »[1]

 

2

Ce qui est certain, c’est qu’Apeirogon est un livre d’un écrivain irlandais, Colum McCann.

 

3

Ce livre est une suite de paragraphes numérotés de 1 à 500, puis de 500 à 1 ; au milieu, au centre ou au sommet, comme on voudra, un paragraphe 1001.

 

4

Les paragraphes s’enchaînent dans un désordre apparent, perturbant parfois, mais qui convergent cependant, dans une volonté d’expliquer les situations de façon très concrète, de rappeler par petites touches un peu de l’histoire, des sciences, des techniques ou des faits qu’on désignerait de divers.

 

5

Les oiseaux parcourent le livre comme ils survolent cette région du monde traversée de leurs migrations ; d’autres oiseaux sont retenus au sol, pour la chasse, pour les messages ou pour le plaisir.

 

6

Deux pères ont perdu leur fille encore enfant, l’une dans un attentat, l’autre sous les balles de la police. Ils appartiennent à deux communautés irréconciliables depuis des années. Leur existence, réelle, leur reconstruction, leur amitié et leur combat constituent le fil conducteur de l’ouvrage.

 

7

C’est un livre enrichissant, ouvert sur l’espoir et sur la paix, qu’on ne lit pas en un jour, mais qui mérite qu’on s’y attarde.

 

8

Pour ma part, je m’arrête au huitième paragraphe et je passe le relais à Colum McCann !

 

 

Le livre

Colum McCANN, Apeirogon, Paris, Éditions Belfond, août 2020, 512 p.

 

[1] B. WIŚNIEWSKI, Sur la signification de l’apeiron d’Anaximandre, Revue des Études Grecques, année 1957, 70-329-330, p. 47-55 [disponible sur le site internet de Persée].